Vie de l’Ancien Joseph l’Hésychaste [1898-1959] (3)

Papa-George Aspropoulos (†1929), le premier père spirituel de Joseph l'Hésychaste

La volonté du Roi.

L’Ancien, jusqu’à la fin de l’adolescence, demeurait à Lefkes, son village, et se chargeait des divers menus travaux de l’environnement familial. Puis il partit travailler au Pirée, jusqu’à ce qu’il fasse son service militaire, dans la marine. Encore…Ensuite, il rassembla de petites économies et commença à travailler seul comme petit marchand, puis il devient commerçant. Il allait habituellement dans les foires et, en peu de temps, gagna une somme suffisante pour lui assurer un brillant avenir économique. Il était très entreprenant, mais il avait des principes : jamais il n’accepta de s’élever en employant des moyens malhonnêtes chaque fois qu’il en eut l’occasion.

Il était aussi champion de lutte gréco-romaine et était fiancé à la fille du prêtre de son village, Papa-George Aspropoulos, lequel fut son premier père spirituel depuis son enfance jusqu’à son départ au Mont Athos. L’église qu’il servait était dédiée à la sainte martyre, très sage, fiancée du Christ et vierge Catherine. Il convient de souligner que l’Ancien avait observé durant toute sa vie une chasteté absolue. Mais le centre de son activité commerciale était la capitale, Athènes, où il commença à lire les Pères de l’Église.

Il avait vingt-trois ans quand il fit le rêve suivant :

« Une nuit, je vis dans mon sommeil que je passais devant le palais royal et deux officier de la garde me prirent promptement pour m’y faire monter. Je n’en comprenais pas la raison et me mis à protester. Ils me dirent alors aimablement de ne pas craindre, mais de monter parce que c’était la volonté du Roi. Nous sommes montés dans un palais sans équivalent sur la terre et ils m’ont revêtu d’un uniforme magnifique tout blanc en me disant : “à partir de maintenant, tu serviras ici.” Et ils m’emmenèrent me prosterner devant le Roi.

Je me suis réveillé immédiatement. Ça s’était tellement gravé en moi que je ne pouvais plus penser à autre chose. J’arrêtai de travailler. Tout mon état intérieur et extérieur avait changé, mais je ne comprenais pas ce que j’avais vu et je ne savais pas quoi faire. Deux jeunes filles pieuses qui vivaient tout près comprirent mon état et me prêtèrent un livre patristique qui contenait les vies des grands saints que l’on fête pendant l’été.»

Sources : Texte condensé et complété, traduit de l’ouvrage : « L’ancien Joseph l’Hésychaste » du Père Joseph de Vatopaidi (01/07/1921- 01/07/2009), éditions du Monastère de Vatopaidi (en Grec) et extraits condensés de la traduction intégrale d’Yvan Koenig, dans la collection « Épiphanie – Tradition orthodoxe – Grands spirituels orthodoxes du XXème siècle » dirigée par Jean-C1aude Larchet, aux Éditions du Cerf, Paris, 2002.