L’Ancien Éphrem de Katounakia (6/12/1912 – 27/2/1998) – (8) Paroles sur le repentir

Autour de l'Ancien Nicéphore, assis, ses disciples les Pères Procope, Éphrem et Job, le père selon la chair du Père Éphrem

Je ne te reproche pas d’avoir commis des péchés aussi nombreux que graves, non, tu n’es qu’un homme. Je te reproche de ne pas t’être confessé. Voilà ce que je te reproche. Tu as chuté ? Va voir ton confesseur. Tu es tombé encore ? Va voir ton confesseur, dis tout à ton confesseur. Même sainte Marie l’Égyptienne a commencé par se confesser. Encore…

Dès que ta conscience te travaille pour une chose, va t’incliner devant ton frère en disant : « Bénis, mon frère, je te prie de me pardonner, j’ai commis une faute. » Cela corrige ta faute. Ne néglige pas ta conscience. Nous ne sommes que des hommes et nous commettons des fautes les uns à l’égard des autres. Ton frère t’a dit une parole, ou il n’a pas fait ce que tu lui as dit de faire, et alors ta conscience l’accuse. Ne néglige pas ta conscience, va et humilie-toi en disant : « Bénis ! », à ton frère ou à ton Ancien.

Εn 1963, peu avant le départ de son père pour la Sainte Montagne, Victoria, la mère du Père Éphrem, fut jugée digne de recevoir le Grand habit monastique sous le nom de sœur Marie deux jours avant sa mort chose pour laquelle elle avait supplié la Toute-Sainte pendant toute sa vie. Lorsque le médecin venait pour la visite, elle l’accueillait en lui disant : « Bienvenu mon docteur en or. Comment allez-vous ? Votre épouse, et vos enfants vont-ils bien ? ». « Cette grand-mère-là, disaient les médecins admiratifs, au lieu que ce soit nous qui lui donnions courage, c’est elle qui nous soutient le moral et nous réconforte. »

Sa mort fut tranquille, paisible. La moniale qui s’était chargée d’elle pour la tonsure vint pour l’habiller. Aussitôt, sa fille Hélène, qui était présente, sentit un fort parfum, un parfum ineffable ! Elle dit alors à la moniale : « Eh bien, vous aussi les moniales, vous vous mettez du parfum ? Non, Madame Hélène. Ce qui embaume, c’est le corps de votre mère. »

Le Père Éphrem confiait, enthousiaste : « Souvent j’avais une vision que ma mère c’était l’Ancien Joseph et que l’Ancien Joseph c’était ma mère. Les deux ne faisaient qu’un… J’ai compris qu’elle était arrivée au même niveau spirituel que l’Ancien Joseph. »

Monsieur Jean, le père selon la chair du Père Éphrem, âgé de quatre-vingt-six ans mais encore vigoureux, était venu s’installer auprès d’eux, pour rendre son dernier soupir dans le Jardin de la Mère de Dieu à côté de son fils. Il reçu le nom de Job à sa tonsure. Il avait pensé qu’il allait bientôt mourir, mais il vécut auprès d’eux huit années entières, qui furent pour le Père Éphrem des années de martyre, essayant à la fois d’apaiser le Père Nicéphore qui en était jaloux et d’assister discrètement son père. Celui-ci, de nerveux et irascible qu’il était, se transforma en un Ancien Job, doux et patient. Le Père Éphrem s’étonna de sa résignation. Il s’endormit dans le Seigneur en 1971.

Sources : Texte condensé et complété, traduit de l’ouvrage : « L’ancien Joseph l’Hésychaste » du Père Joseph de Vatopaidi (†2009), éditions du Monastère de Vatopaidi (en Grec) et extraits condensés de la traduction intégrale d’Yvan Koenig, dans la collection « Épiphanie – Tradition orthodoxe – Grands spirituels orthodoxes du XXème siècle » dirigée par Jean-C1aude Larchet, aux Éditions du Cerf, Paris 2002