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Grande et sainte semaine de la passion

15 Απριλίου 2014

Grande et sainte semaine de la passion

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Grands Lundi, Mardi et Mercredi  

Le thème essentiel qui va se répéter pendant ces trois jours de la Semaine Sainte est celui de la “Prière de l’Epoux”.

 

L’Office de l’Epoux est celui de la vigilance eschatologique : tout notre être est invité à entrer dans une attitude d’ascèse, d’attention et d’éveil dans l’attente de la venue pascale. Le Christ est symbolisé comme l’Epoux qui vient dans la nuit illuminer notre âme et l’exhorter à recevoir le Royaume.

“Voici que survient l’Epoux au milieu de la nuit. Heureux le serviteur qu’il trouvera éveillé. Malheureux celui qu’il trouvera indolent ! Vois donc, ô mon âme, ne te laisse pas vaincre par le sommeil : à la mort tu sera livrée ; hors du Royaume tu serais rejetée. Mais dégrise-toi et dis : Saint, Saint, Saint es-Tu, ô Dieu ! Par la Mère de Dieu, aie pitié de nous !”

 

Un autre grand thème fait allusion au repas céleste auquel nous sommes tous conviés, à la condition de revêtir notre âme d’un habit convenable : “Je vois, mon Sauveur, ta chambre nuptiale toute garnie et je n’ai pas d’habit pour y entrer ; fais donc briller le vêtement de mon âme, ô Donneur de Lumière, et sauve-moi.”

 

Lectures de l’Evangile :

 

Lundi Saint : La parabole du Figuier maudit

Mardi Saint : Le tribut à César

 

Mercredi Saint : Jésus annonce sa mort et sa Résurrection

 

Grand Jeudi

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Le Jeudi Saint, notre Eglise commémore le souvenir de la dernière Cène où fut instituée par le Christ l’Eucharistie. C’est en mémorial de la mort et de la résurrection du Sauveur que nous offrons le sacrifice non sanglant de la Divine Liturgie et que nous recevons l’Eucharistie en rémission de nos péchés et en gage de vie éternelle. L’office de la Liturgie célébrée est celui de St Basile le Grand, combinée avec celui des vêpres où l’on mentionne la trahison de Judas qui osa prendre part à ce dernier repas, alors que déjà il pensait trahir et livrer son Maître : “En vérité, Judas est semblable à ceux qui mangèrent la manne dans le désert et murmurèrent contre leur Bienfaiteur. Les ingrats avaient encore la nourriture dans la bouche qu’ils se plaignaient de Dieu. De même Judas, le Pain céleste à la bouche, préparait sa trahison contre le Sauveur. Oh ! Cupidité ! Oh ! Cruelle audace ! Il vend Celui qui le nourrit ; il livre à la mort son Maître en lui donnant un baiser. Il est vraiment de l’engeance des impies, il hérite avec eux la perdition. Mais Toi, Seigneur, garde nos âmes d’une telle cruauté, Toi dont la magnanimité est indicible.”

 

A la Grande Entrée (au moment où le prêtre sort avec les Saints Dons pour venir les poser à l’autel), on chante aussi, à la place de l’Hymne des chérubins, le texte suivant : “A ta Cène mystique reçois-moi, en ce jour, O Fils de Dieu, car je ne révélerai pas Tes mystères à tes ennemis, je ne Te donnerai pas le baiser de Judas ; mais comme le larron je Te confesse : souvien-Toi de moi, Seigneur, quand Tu viendras dans Ton Royaume.”

 

Enfin l’Hymne de la Vierge qui suit la consécration des Saints Dons, nous engage à prendre part au repas du Seigneur : “Venez, fidèles, délectons-nous de l’hospitalité du Maître et du repas immortel préparé dans la chambre haute. Instruits par le Verbe de son sens ultime, magnifions-Le d’un esprit élevé.”

 

Rappelons-nous aussi le lavement des pieds : l’amour du prochain que nous enseigne le Seigneur par ce geste, est avant tout le sacrement du frère.

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Grand Vendredi

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Le soir de ce Jeudi Saint, c’est-à-dire à l’office des Matines du jour suivant (car la journée liturgique commence toujours le soir à 18 h.), l’Eglise nous convie à l’office des Saintes Souffrances, celui de la Passion où sont lus les douze textes, tirés des quatre Evangiles, relatant les événements de la Crucifixion de Jésus. Pas à pas, nous allons suivre le Christ sur le chemin de son Calvaire. Mais sa souffrance ne se fermera jamais sur elle-même, elle ne sera jamais dolorisme ou désespoir car, en effet, l’humiliation qu’Il accepte de subir ainsi, est volontaire et salvatrice. 0 douloureuse douceur du Christ qui met en cause tout l’homme et l’Eglise dans son aspect humain: tel un athlète qui a vaillamment combattu, le Sauveur va se reposer dans le Sépulcre en attendant le triomphe assuré et déjà proche, la Résurrection.

 

Entre le cinquième et le sixième Evangile, le Christ est mis en croix pendant que l’on chante ce texte : “En ce jour est suspendu au gibet Celui qui a suspendu la terre sur les eaux. Il est ceint d’une couronne d’épines, le Roi des Anges. On revêt d’une pourpre trompeuse Celui qui lance le ciel autour des nuées. Il reçoit des soufflets, Celui qui, dans le Jourdain, délivra Adam. Il est attaché avec des clous, l’Epoux de l’Eglise. Il est percé d’une lance, le Fils de la Vierge. Nous adorons Tes souffrances, ô Christ. Montre-nous aussi Ta glorieuse Résurrection.”

L’office se termine enfin par le tropaire :

“Tu nous as rachetés de la malédiction de la Loi par Ton Sang précieux. Cloué à la Croix et percé d’une lance, Tu as fait jaillir l’immortalité pour les hommes; ô notre Sauveur, gloire à Toi.”

Le lendemain, à l’office des Vêpres Royales, on procède à la descente de la Croix et à la mise au Tombeau de Notre Seigneur. Les lectures bibliques , au cours de la célébration, sont tirées de l’Ancien et du Nouveau Testaments. L’on chante aussi le tropaire du noble Joseph :

“Le noble Joseph descendit du bois de la Croix Ton Corps très pur, l’enveloppa d’un linceul immaculé et l’ensevelit avec des aromates dans un sépulcre neuf.”

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Grand Samedi

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Le Vendredi soir, célébration des Matines du Samedi Saint avec l’Office de l’Epitaphion (Image du Christ mis au Tombeau):

A travers les textes liturgiques on perçoit la descente aux enfers comme une blessure dans la plénitude divine; blessure dans laquelle s’engouffre toute la détresse, toute la révolte, tout le désespoir de ce monde qui abandonne Dieu et se sent abandonné par Lui. Pour élever Adam déchu, le Christ doit aller le chercher jusque dans la mort, car tel est le sens de cet Office: Dieu atteint la limite extrême de l’abaissement devant le néant des libertés déchues.

L’Office de l’Epitaphion, composé en grande partie par une femme, la poétesse byzantine Cassia, développe trois thèmes : l’abaissement extrême de Dieu dans un contexte cosmique, la descente aux enfers et l’accomplissement du sabbat où l’Eglise naîtra du sommeil (extase du Christ) comme Eve naquit du sommeil (extase d’Adam).

Du point de vue du déroulement liturgique, le psaume 119 (118) est entrecoupé de trois stances avec des strophes intercalées entre chaque verset et suivi d’un canon. Nous donnons ici le début de chacune de ces trois stances :

Toi, la Vie, Tu as été mis au sépulcre, ô Christ, et les armées des anges dans la stupeur glorifient ta condescendance.

Il est juste de Texalter, Toi, Source de Vie : Tu as étendu les mains sur la Croix et brisé la puissance de l’ennemi.

Toutes les générations apportent leur hymne à ton sépulcre, ô mon Christ.

Tu as, ô Vierge, libéré Adam du péché, en engendrant le Donateur de Vie; Tu as d’Eve changé en joie la tristesse ; Il a rendu à la vie ceux qui s’en étaient écartés, Celui qui, Dieu et Homme, s’est incarné en Toi.

Le lendemain matin, la Liturgie de Saint Basile est précédée des Vêpres. Jadis on baptisait alors les catéchumènes, d’où la longue lecture des quinze prophéties.

Lors de la célébration liturgique, on chante déjà :

«Lève-toi, ô Dieu, et juge la terre, car Tu hériteras de toutes les nations.»

Cette ancienne vigile pascale est ainsi l’icône de la Résurrection, celle de la descente victorieuse du Christ dans le royaume infernal.

A la Grande Entrée, on chante :

Que toute chair humaine fasse silence et se tienne dans la crainte et le tremblement. Qu’elle éloigne toute pensée terrestre. Car le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs s’avance afin d’être immolé et de Se donner en nourriture aux fidèles. Les chœurs angéliques le précèdent avec les Principautés, les Puissances, les Chérubins aux innombrables yeux et les Séraphins aux six ailes, se voilant la face et chantant : Alleluia, alleluia, alleluia.

Au moment de la Communion on chante :

“Le Seigneur s’est éveillé comme un homme qui dort; il s’est relevé pour nous sauver.”